Nous commençons par de courtes périodes de méditation, puis, à force de régularité, la durée des sessions pourra être allongée, l’idée étant de demeurer absorbés le plus longtemps possible afin de révéler notre discernement. Les instructions ne peuvent être intégrées que si l’esprit est clair, c’est-a-dire s’il peut rester centré sans être perturbé par ses schémas émotionnels habituels.

De l’entraînement émerge une pratique de plus en plus naturelle. Ainsi, une fois arrivé à 21 respirations, nous en comptons de plus en plus, toujours avec la même qualité d’absorption. Une personne avec une certaine expérience de pratique peut tout à fait rester concentrée pendant plusieurs milliers de respirations.

Un néophyte dans le domaine de la course à pied qui s’engage à courir dix kilomètres sans aucun entraînement préalable sera vite à bout de souffle. En revanche, un sportif entraîné, qu’il soit jeune ou plus âgé, trouvera immédiatement son rythme et parcourra la distance sans problème. Tout provient d’une habitude initiale et la méditation n’y échappe pas. Lorsque l’on prend l’avion, le décollage est toujours un point critique, mais une fois en vol, les difficultés disparaissent. La méditation fonctionne à l’identique.

La façon d’utiliser le support de la respiration consiste à ne pas trop conceptualiser, comme le fait de commenter sa méditation, et à ne pas se focaliser avec trop d’intensité. Il s’agit juste de rester sur la respiration et si l’esprit suit les idées, revenir à la respiration.

Mais nous ne devons jamais perdre de vue que la technique n’est qu’une technique, et que ces exercices n’ont qu’une seule finalité : permettre, à travers le maintien d’un état de vive conscience, que notre esprit se clarifie et qu’émerge notre potentiel de discernement.

Habituellement, quand on commence quelque chose de nouveau, on veut le faire absolument correctement, par peur que cela crée des problèmes dans le cas contraire.

Cette attitude n’est pas nécessaire. Nous n’avons pas à nous inquiéter, mais au contraire, il nous faut laisser le processus se faire tout naturellement. Ainsi, on pourra méditer de plus en plus longtemps.

La présence est préservée dans la durée tout en étant actualisée d’instant en instant jusqu’à ce que nous soyons tout à fait détendus et à l’aise dans la méditation.